Comment faire son coming out de bipolaire?

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C’est une question qui est souvent discutée lors des rencontres. C’est une question qui parasite beaucoup d’hypersensibles qui ont ce fameux diagnostic « bipolaire ». Alors : Comment vais-je dire à ces nouveaux amis que je suis bipolaire? Et surtout, ce qui ennuie le plus, comment vais-je déclarer à ma nouvelle copine que je suis bipolaire? Je sais que ces interrogations pèsent lourd dans beaucoup d’esprits.

Eh bien je pense que le problème est dans la question et dans l’importance qu’on consacre à cette « révélation ». Le mot bipolaire est à supprimer de notre vocabulaire, de nos pensées. On n’a pas besoin de ce mot dans notre quotidien, il ne nous apportera rien de bon. Les gens ne nous comprendront pas mieux si on leur dit ce mot ; leurs préjugés sur la bipolarité viendront automatiquement altérer leur jugement. Dire que l’on est bipolaire dans une présentation de notre personnalité, c’est se stigmatiser soi-même, c’est mettre une valeur sur une étiquette qui masque notre réelle personnalité.

Attention, je ne suis pas en train de dire qui faille renier notre trouble, je parle ici du mot « bipolaire » qui engendre stigmatisations et peurs, plus qu’autre chose.

Je suis certain que l’on n’a pas besoin de ce mot pour parler de soi. D’ailleurs, tu as sûrement remarqué que je l’emploie très peu dans mes articles. Le seul avantage de ce mot, c’est qu’il permet de se retrouver (d’où les titres de mes 2 blogs), je crois qu’il faut le restreindre à cette utilité.

Donc, il n’est pas nécessaire de le dire à sa nouvelle copine ou à son nouveau copain. Il est plus important d’être soi-même à chaque moment partagé. Si l’on est sincère, la personne va vite s’apercevoir que l’on est hypersensible. Ça lui plaira ou pas. Vaut mieux vivre les expériences avec elle que d’essayer de lui décrire quelque chose qui est incompréhensible si elle ne l’a pas vécu. On est libre.

Ce qui reste compliqué c’est de cacher des périodes passées qui peuvent faire peur à l’autre si elles sont partagées, comme l’HP, tentative de suicide, longue dépression, crise maniaque. Eh bien je crois qu’il n’y a pas de honte à garder ce genre de souvenirs en secret jusqu’à ce que le bon moment vienne, naturellement.

Plus le terme bipolaire a du poids dans nos pensées, moins on est à l’aise avec ce mot et moins il sera compris par la personne à qui on le dira. Par contre, si ce diagnostic ne nous fait ni chaud, ni froid, et qu’on parvient à le prendre avec légèreté alors on pourra le dire à tout le monde sans que ça nous fâche. Je pense qu’il faut travailler à réduire l’emprise que cette étiquette a sur nous. Déjà en prendre conscience, c’est bien!!

Bref, dire « je suis bipolaire » à quelqu’un qui nous connaît peu, ne me paraît pas être une bonne idée. « Je suis W, j’ai une personnalité qui est le résultat de toutes les expériences que j’ai vécues, multipliées par une grande sensibilité, à quel moment devrai-je m’aliéner avec un tel terme qui est la bipolarité. »

C’est à nous de jouer pour que le mot  « bipolaire » soit remplacé par « hypersensible » dans les mœurs.

Patience et espoir

w in “la vie d’un bipolaire, fou mais pas totalement”

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